Qui d’entre nous ne s’est pas, un jour, arrêté sur une sensation évanescente, un trois fois rien, un pincement au cœur lui soufflant « n’y va pas » ? Qui, alors qu’amis et proches répétaient « mais tu es fou... », ne s’est jamais dit « je m’en fiche, je le fais quand même » ? Cette certitude irraisonnée et irrationnelle que l’on appelle intuition, nous la possédons tous. Mais nous la laissons rarement s’exprimer, se faire entendre. Réfugiés derrière notre rationalisme et nos résistances, nous faisons ceux qui n’entendent rien, voire nous contredisons ses messages. Pourtant, cette sensation mystérieuse peut s’avérer un guide précieux, des chemins inédits s’ouvriront alors à vous, des chemins vers vous.
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Eleanor GIBSON, la femme du théoricien, a été la première à s’intéresser au développement des affordances chez l’enfant. De la même manière que chez les animaux et les adultes, les objets appellent, par leur forme comme par leur consistance, à être utilisés d’une certaine manière par les enfants. Manière qui n’est pas forcément celle conforme aux usages… Le monde environnement du jeune enfant est constitué d’une infinité d’affordances, autrement dit, d’une infinité de possibilités d’action. On peut voir au quotidien que les exemples ne manquent pas… La chaise est un des plus flagrants : les enfants y perçoivent tellement d’autres possibilités qu’une assise ! Son plateau plat et solide les invite à projeter leur corps entier dessus, elle leur offre l’escalade ! Un livre offre la possibilité de faire du bruit en déchirant ses pages, un coussin léger semble être fait pour être lancé en l’air, un toboggan s’aborde bien plus par la pente que par l’escalier etc. Dans les recherches en petite enfance liées à la théorie de l’affordance, une étude datant de 2005 (ZWART et collaborateurs) montre que c’est l’expérience qui permet le développement de certaines capacités, contrairement aux hypothèses situées au point de vue strictement maturationnel du développement moteur. L’expérience du couplage entre perception et action provient de l’exploration de l’environnement et non d’une question d’âge. La perception de la plupart des affordances est le fruit de l’exploration. En tant que petit d’Homme, s’approprier un espace qui n’a pas été élaboré pour les capacités dont dispose son corps revient à explorer toutes les affordances possibles que l’on perçoit. Et à chaque nouvelle expérience, le monde prend une texture différente : on y agira différemment bien que ce soit le même espace physique. Il est aisé de comprendre cela en observant les animaux : le même objet peut présenter différentes affordances, un arbre peut offrir un abri à l’oiseau mais de la nourriture à la girafe. Ainsi, la perception n’est pas un processus interne d’interprétation mais un processus d’extraction par l’action. Les bénéfices et les dangers résultants de l’action font évoluer la perception de l’enfant sur son environnement et les affordances possibles. En effet, le fait qu’une action soit opportune ou pas, sans danger ou risquée, est forcément liée aux conséquences de l’action. C’est la réussite d’une action ou son échec, le plaisir ou la douleur qui en résulte, qui pousse l’enfant à sélectionner parmi l’ensemble des opportunités d’actions celles qui seront préférables dans un certain contexte. Le feu, par exemple, peut brûler ou réchauffer mais une opportunité d’action ne peut être perçue que si l’enfant a pu au préalable l’expérimenter. Grâce à la théorie de l’affordance, nous comprenons plus facilement pourquoi nous pouvons vivre dans un même monde, un même environnement, sans pour autant partager un même espace vécu. Ce dernier dépend de ce qui nous entoure mais aussi des outils sensori-moteurs dont nous sommes dotés. Or, chaque enfant a un bagage sensori-moteur différent, donc l’espace et les objets ne sont ni perçus, ni habités de la même façon. Face à un même état du monde, appelé à engager une même activité, deux enfants ne percevront pas nécessairement les mêmes affordances. Il faut aller plus loin en notant qu’en fonction de notre besoin et de notre désir, une affordance nous est visible ou pas. GREENO (1994) a travaillé sur la question du choix des affordances. Pourquoi choisi-t-on telle façon de se saisir d’un objet plutôt qu’une autre ? Pour qu’une affordance se traduise en action, des conditions supplémentaires (en plus de la perception et des capacités motrices) sont nécessaires. « La motivation pour s’engager dans une action donnée est liée à ce que l’agent est en train de faire à un niveau plus général ». Ainsi, l’enfant doit non seulement percevoir l’affordance grâce à son espace vécu, mais être motivé pour la percevoir et s’en servir. La motivation et la perception sont liées. "Dans les rêves, les fissures, les creux sont comme les signes extérieurs d’un malaise, les lézardes d’une construction qui se désagrège, des éléments constitutionnels qui ne sont plus solidaires. La fissure induit des fuites, et donc les signes avant coureurs d’une possible dépression." Tristan Moir nous invite à réfléchir sur : En tentant de faire passer au niveau de la conscience des aspects encore inconnus de notre personnalité, le rêve participe à notre évolution. L’interprétation du rêve a donc alors deux actions bénéfiques. Elle active le processus de conscience de soi et d’évolution, en même temps qu’elle nous apprend à communiquer d’une façon plus intuitive, avec le monde et plus directe avec les autres. L’interprétation et l’analyse du rêve permettent à l’individu de se reconnecter avec son désir profond ou le soi intérieur. D’autre part, le rêve donne accès aux points de blocage ou aux traumatismes de l’enfance qui resteraient inconscients et qui ont pourtant une incidence sur notre vie actuelle. De façon explicite, le rêve permet de découvrir rapidement la raison de certains troubles qui nous empêchent de nous épanouir aujourd’hui. Le rêve est une projection objective de la réalité, la seule qui puisse nous permettre de discerner le mensonge intrinsèque à la perception subjective de l’état de veille : Culture, éducation, conditionnement, croyances, intox, projections, certitudes, peurs, culpabilité. Réaliser que nous sommes les créateurs de nos choix et actions, que nous sommes responsables de l’aboutissement de nos projets. Se poser la question : " Que faut-il faire ? ", et non : " Qui faut-il blâmer ? ". Personne ne va venir nous sauver de notre vie. La confiance en soi n’est pas l’euphorie, ni l’illusion de bonheur que vous apporte ponctuellement l’usage d’une drogue, un compliment, une grosse voiture, une augmentation de salaire ou un nouvel amour. Elle ne vient pas de l’extérieur, ni de vos parents, ni de vos amis, ni d’un thérapeute ou d’un groupe de soutien. Celui qui vit consciemment se rend vite compte que la sensation de confiance apportée par l’extérieur est éphémère et guère satisfaisante. La confiance en soi est un acte d’éveil, suivi d’une pratique quotidienne qui consiste à reconnaître qui nous sommes et ne sommes pas, et à être honnête sur ce que nous découvrons. Surmonter les difficultés, est-ce affaire de courage ? « Non, s’insurge Olivier Douville. Le courage est un bel idéal moral, une vertu philosophique, mais d’un point de vue psychanalytique, il ne signifie rien. Affronter une épreuve n’est pas une performance, c’est l’intégration d’un art de vivre. » Un art de vivre qui passe par l’acceptation des aspérités de l’existence et des transformations qu’elles impliquent. Les épreuves rendent-elles plus résistant ? « Oui, rassure-t-il, car elles nous forcent à mobiliser nos forces vitales. » « Elles permettent d’acquérir un nouveau savoir- faire avec le manque, l’angoisse ; cependant, l’accumulation de difficultés use », tempère Valérie Blanco. L’ambiance compétitive de notre époque laisse croire qu’un individu doté d’un moi fort s’en sortira mieux. « Ce point de vue me semble dangereux, car susceptible de déboucher sur une psychologie opposant des êtres supérieurs sans faille à des sous- hommes faibles, conclut Olivier Douville. Au contraire, nous devons chercher un soutien, nous rapprocher de ceux qui ont traversé des expériences similaires. » Car on ne se sort jamais seul d’une épreuve majeure. Extrait d'un article de Isabelle Taubes Ihaleakala Len, travaillant dans un hôpital psychiatrique à Hawaï, aurait, grâce à cette pratique et sans intervenir directement avec les patients, calmé des malades très difficiles.
Sa méthode, confia-t-il à Joe Vitale, conférencier star du développement personnel aux États-Unis, est simple : « Je guéris la partie de moi qui les a créés. Car tout dans la vie est ma création. » Concrètement, le docteur Len prend chaque dossier de patient et, concentré, répète à la façon d’un mantra : « Désolé. Pardon. Merci. Je t’aime. » Le résultat ? L’ambiance de l’hôpital change, les malades problématiques se calment et peuvent désormais fréquenter les autres… La perte d’un être aimé durant son enfance, en particulier au sein de sa propre famille – père, mère, frère ou sœur, grands-parents – est bien évidemment un drame grave qui risque de compromettre durablement l’équilibre psychologique et le développement ultérieur de celui qui le subit. Et pourtant ce risque a longtemps été ignoré, comme on ignorait d’ailleurs, scandaleusement, la souffrance physique des enfants, comme on ignorait qu’un enfant puisse avoir une pensée propre et des sentiments, une vie psychique riche et d’autant plus fragile qu’il s’agit d’un être en constante maturation. C’était la conception bien connue : « Tu ne peux pas comprendre, on verra quand tu seras grand ». Pour la Fédération Jalmalv, cette préoccupation s’inscrit dans le cadre d’un large objectif de sensibilisation face à l’ensemble des questions qui se posent autour de toute fin de vie. L’approche et l’accompagnement du deuil sont relativement récents, ceux du deuil de l’enfant plus encore. Les réactions d’un enfant, son chagrin ou son absence de chagrin, nous sont difficiles à comprendre. Nous, adultes, avons tendance à projeter nos propres sentiments, nos propres conceptions, en ignorant l’univers mental de ces enfants qui nous déconcertent. Beaucoup d’entre nous ont une certaine réticence à évoquer des situations qui nous font peur et nous troublent. Ces a priori compliquent singulièrement la compréhension des enfants endeuillés. Néanmoins, dans la mouvance du développement des soins palliatifs et de l’accompagnement, l’intérêt et la réflexion se sont éveillés vis-à-vis de la relation particulière de l’enfant avec la mort et de sa capacité à affronter le deuil. Texte Françoise Glorion Chausser des semelles de vent, c’est nomadiser, s’aventurer sur des terres inconnues, sans idées préconçues ni attentes, pour rafraîchir son regard et agrandir sa vie. Lorsque le monde, le quotidien nous semblent trop étroits, il est urgent de suspendre le mouvement et de s’interroger sur sa propre capacité à innover, oser, explorer. Inutile de partir à des milliers de kilomètres.
Dans un court récit, Au hasard des rues (Interférences), Virginia Woolf raconte une de ses promenades, un soir, en hiver. Elle veut se dégourdir les jambes et acheter un crayon. Sous sa plume, la balade devient odyssée : les lumières des phares, un bol chinois dans la vitrine d’une brocante ressuscitent des souvenirs d’Italie, la femme du libraire devient le personnage d’un roman qu’elle tisse sous nos yeux… La peur est « une solution biologique de vie, comme la respiration, la digestion, le sommeil. Elle assure la fonction de veiller à l’intégrité de la vie en soi ». C’est une alerte, un signal, et les manifestations qu’elle provoque sont généralement désagréables : nausées, accélérations cardiaques, sueurs froides… car elles ont pour objectif de nous faire agir.
« Quand nous sommes sous le choc d’une émotion, nous nous rendons compte qu’il vient de se passer quelque chose grâce à nos sens altérés, touchés ; notre réaction a un sens : elle vise à maintenir notre équilibre structurel perturbé par ce qui vient de se passer, poursuit la spécialiste. Nous sommes un corps vivant et, que nous le voulions ou non, notre amygdale nous le rappelle. Tout ce qui va suivre ces manifestations physiques sera une élaboration mentale. C’est un peu comme si l’esprit s’emparait de ce qui vient de se jouer corporellement. Il est capable d’en faire une histoire. Face à la peur, nous pouvons donc distinguer la réactivité corporelle de ce que notre cerveau limbique et notre cortex [qui s’occupent de la mémorisation et du sens que nous donnons aux événements, ndlr] en font. Ces derniers peuvent construire de très belles histoires, mais très dramatiques aussi. » Nos sens ont en effet repéré un ou des éléments susceptibles de menacer notre intégrité, et notre corps réagit pour récupérer l’équilibre. Cette réaction se fait en quelques dixièmes de seconde, mais nous mêlons en notre for intérieur perception et interprétation parfois disproportionnée de l’événement perturbateur. Toute la difficulté consiste à les détacher l’une de l’autre ; à lâcher « le moi qui prétend, qui raisonne et qui veut », comme le précise le philosophe et hypnothérapeute François Roustang dans un formidable texte1 ; à réveiller « l’existence de l’individu humain comme animal, comme être primitif, […] à ne plus appréhender que le présent ». Bref, à tenter d’en finir avec les maux du passé et les craintes du futur. |
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