Dans la plupart des familles, devenir grand-parent entraîne une détente des liens intra-familiaux. Les reproches adolescents concernant tout ce qui a été mal fait, ce qui n’a pas été ou mal donné, s’apaisent. En thérapie, nous avons constaté que les filles qui restent dans une attitude de critique acharnée envers leur mère sont celles qui n’ont pas eu d’enfants. Quand la fille devient mère, elle aura une attitude de plus grande compréhension par rapport à sa mère. Le lien grands-parents/petits-enfants fait une plus grande place au « plaisir ». Les grands-parents sont plus disponibles, ce qui leur permet de « regarder grandir » leurs petits-enfants… alors que cela ne leur a pas toujours été possible avec leurs enfants, trop occupés qu’ils étaient par leur travail, la construction de leur famille, etc. Ils disent aussi pouvoir se permettre ce qu’ils ne se sont pas forcément permis avec leurs enfants. Ce qui va être une manière de « réparer » ce qu’ils peuvent avoir l’impression d’avoir manqué. Peu de parents peuvent, en effet, se targuer d’avoir réussi avec tous leurs enfants et même dans ce cas, l’obstacle demeurerait car ces enfants merveilleux seraient obligés de rester au « top ». De toute façon, les relations grands-parents/petits-enfants sont naturellement détendues parce que marquées par la gratuité, l’absence de responsabilité directe, certains disent même : « ce n’est que du bonheur ». Extrait de "fonction parentale" de Françoise Rougeul
0 Comments
« Pour traiter des enfants à tendance antisociale, il est essentiel et vital de comprendre que l’acte antisocial exprime un espoir, car il arrive souvent que l’on laisse ce moment d’espoir se perdre ou se gâcher par intolérance ou parce qu’on ne prend pas les choses en main comme il convient. » D.W. Winnicott La conscience est un processus psychique qui opère par la faculté subjective de percevoir les phénomènes, notamment sa propre existence ou ses mouvements affectifs La conscience est ce qui fait apparaître soi, le monde, autrui : spontanément, dans une présence à soi lorsque je sens, je vois, j’imagine… ; de façon réfléchie, par la capacité à revenir sur mes pensées pour les évaluer. Le mot conscience est issu du mot latin conscientia qui signifie « connaissance ». Connaître désigne à la fois l’acte de naître à quelque chose, d’émerger à ou avec, et de se lier. Il n’y a pas de connaissance sans contact d’âme, rencontre de cœur et alliance entre deux humains. La conscience renvoie également aux notions d’expérience, d’intuition, de lucidité. Extrait de "Conscience et fragilité de Saverio Tomasella. Le « développement personnel » s’inscrit davantage dans une démarche de bien-être – ou de mieux-être – que dans une démarche de soin approfondie. Ces pratiques s’appuient sur l’idée d’une sous-exploitation du potentiel humain, qui englobe les capacités essentielles de l’individu. Sa démarche vise ainsi successivement, mais à court terme, à la connaissance, à l’affirmation et à l’accomplissement de soi. Elle s’adresse donc à des personnes rencontrant des troubles légers et ciblés (stress, difficultés relationnelles, tensions musculaires, sentiment de mal-être, etc.) et soucieuses de vivre pleinement et intensément leur existence. L’anxiété sociale est une peur persistante et intense de situations dans lesquelles le sujet va être sous le regard des autres que ce soit lors d’une interaction sociale ou d’une situation de performance.
La personne peut redouter que ce soit sous le regard de proches et/ou d’étrangers. Le sujet peut craindre d’agir de façon embarrassante ou humiliante, mais aussi de présenter des symptômes (sueurs, tremblements, rougeur…) pouvant traduire une anxiété. Dès lors que la personne se trouve dans la situation redoutée, il y a déclenchement d’une angoisse qui peut au maximum être une attaque de panique. La personne soit se confrontera aux situations redoutées mais au prix d’une détresse importante, soit développera des stratégies d’évitements situationnels. La répercussion est importante sur la vie de l’individu que ce soit sur le plan professionnel, familial ou social générant une souffrance conséquente. Certaines personnes ne sont gênées que dans une ou deux situations sociales, l’anxiété sociale sera dite simple par opposition à une anxiété dans la plupart des situations sociales où le trouble phobique social est dit généralisé. Sur le plan clinique, l’anxiété sociale peut s’exprimer dans différents domaines : les situations d’observation par les autres : toutes les situations où les personnes peuvent être observées (même sans rien faire comme être dans le métro). Dans ces situations, les personnes redoutent de rougir, de croiser le regard des autres, d’avoir des sueurs, de trembler, d’émettre des gaz ou de faire des bruits de ventre … La parole vraie est une parole authentique, congruente et vivante, dans laquelle le sujet qui l’énonce est impliqué et présent ; c’est aussi la parole qui exerce un effet de dévoilement pour celui auquel elle s’adresse, qui va le toucher au plus profond de lui-même, qui provoque l’insight et suscite l’exclamation : « C’est bien ça ! »… ou alors déclenche un cri de détresse ou un torrent de larmes. Je serais tenté de dire que la parole vraie est aussi une parole d’amour : l’amour de la vérité qui motive le thérapeute et amène le patient à découvrir la sienne, celle qui donne sens à son histoire ; et la vérité de l’amour qui anime la parole du thérapeute, condition pour que le patient puisse s’accepter, s’aimer et se reconnaître. Extrait de "La parole qui guérit" d'Edmond Marc. La psychologie nous apprend qu’un enfant, correctement nourri et qu’on ne soumet à aucune violence ou manque de soins élémentaires, ne peut pourtant pas se développer normalement dans une atmosphère dénuée de tendresse et sans échange affectif avec les adultes qui l’entourent. Les psychologues ont en effet pu montrer que, dès son plus jeune âge, l’enfant comprend immédiatement les expressions faciales de ceux qui l’entourent. On peut se demander comment un nouveau-né, qui ne peut ni raisonner ni parler et qui n’a pas encore conscience de sa propre individualité, parvient à comprendre que le sourire de sa mère exprime la bienveillance. C’est qu’il existe une sorte de pré-communication qui a lieu sur un plan où l’enfant ne se distingue pas encore de sa mère et où il n’a pas encore conscience d’avoir une existence indépendante de celle de ses parents ou de ceux qui l’entourent. Cette incapacité de distinguer entre soi et autrui qu’un célèbre psychologue de l’enfant, Henri Wallon, a nommé « sociabilité syncrétique », c’est-à-dire indifférenciée, régit tous les rapports de l’enfant avec les autres jusqu’à la fameuse crise des trois ans, période dite de « négativisme », où l’enfant cesse de prêter son corps et sa pensée à autrui et de se confondre avec les situations et les rôles dans lesquels il est impliqué. C’est à cet âge seulement que l’enfant prend conscience qu’il est un être autonome, capable de prendre des décisions et qu’il commence à se désigner lui-même par le pronom « je » [1]. On voit à partir de là à quel point la conscience personnelle qu’un individu a de lui-même est conditionnée par les rapports qu’il a noués dans son enfance avec son entourage. Ces rapports ne sont pourtant pas toujours harmonieux et exempts de conflits, même dans le meilleur des cas, celui d’un enfant vivant dans une famille unie et entouré de la tendresse des siens. Extrait de "Expérience de la rencontre" de Françoise Dastur dans l'information psychiatrique 2013 Les croyances liées au Soi et les sentiments liés au Soi jouent un rôle-clé dans le développement. Dès les premiers mois, l’enfant utilise ce qu’il connaît déjà et ce qu’il ressent, même de manière rudimentaire, pour construire sa propre réalité et contribuer à sa propre expérience (Rochat, 2006). Les croyances et les sentiments à propos de son Soi font partie de ces éléments de construction. Tout au long de la vie, l’estime de Soi médiatise nos perceptions et nos réactions. On sait également, depuis les travaux de Seligman ou de Beck, combien une mauvaise estime de Soi joue un rôle de vulnérabilité sur le risque d’apparition de troubles dépressifs ultérieurs. L’estime de Soi occupe donc une place cruciale en psychologie car elle représente un des liens entre difficultés passées et difficultés actuelles dans les domaines psychosociaux. Pour Holmes (1993), psychanalyste et attachementiste, l’estime de Soi repose sur deux fondations principales : le sentiment d’efficacité personnelle et le sentiment d’avoir de bonnes relations. Nous verrons ici que la première. La première estime de Soi est liée au Soi émotionnel : il s’agit de décrire la valeur qu’une personne se donne, à quel degré elle se voit, elle-même, comme précieuse, ayant de la valeur, comme quelqu’un qui en vaut la peine et qui mérite des efforts, comme une personne significative. Pour se sentir une personne « significative », il faut d’abord s’être senti une personne importante aux yeux de ceux qui nous ont élevés. Tous les théoriciens de la petite enfance, après la Deuxième Guerre mondiale, comme Winnicott, Bion ou Anna Freud, ont senti intuitivement que cette capacité ne s’acquerrait que dans les interactions personnelles, dans le regard, dans la compréhension et la réaction de l’autre à ce qui vient du bébé. Rappelons la métaphore de Winnicott du regard de la mère : « avant de se voir l’enfant se voit dans les yeux de sa mère le regardant » (Winnicott, 1975). Le Soi de l’enfant se développe en relation avec les interactions sociales et, en particulier, dans les interactions précoces avec ceux qui l’élèvent. La formation précoce du Soi intègre donc ces interactions. L’idée-clé de John Bowlby (1969/1982), le fondateur de la théorie de l’attachement, est la suivante : si chaque fois que l’enfant a été dans la détresse, les personnes qui l’élèvent ont répondu de manière adéquate (c’est-à-dire rapidement et avec la volonté d’apporter de manière sensible, réconfort et consolation) à ses besoins d’attachement, l’enfant développe deux images mentales : d’une part une image de l’autre comme digne de confiance, disponible, sur qui l’on peut compter pour être aidé, trouver des solutions et, d’autre part, une image de Soi, complémentaire ; un Soi digne d’intérêt ayant de la valeur et digne d’amour puisque même en situation de détresse ou d’alarme, on a toujours répondu à l’enfant, et qu’il s’est senti reconnu en tant que tel. L’enfant développe également un sentiment d’efficacité personnelle puisque tous ses signaux ont reçu une réponse adaptée et rapide de l’environnement. Ceci nous amène à quelques rappels très brefs à propos de la sécurité de l’attachement (Bowlby, 1969/1982). Le système d’attachement du petit humain est activé par les stimuli d’alarme et/ou de détresse, qu’ils soient d’origine interne ou issus de l’environnement. L’activation du système d’attachement entraîne automatiquement la recherche de proximité auprès d’une ou des figures qui progressivement deviennent spécifiques : la ou les figures d’attachement. Cette accessibilité de la figure d’attachement peut, seule, éteindre l’activation du système de l’attachement. La Figure d’attachement répond aux besoins de réconfort du petit grâce à son système de caregiving, notion qui sera développée plus loin. L’enfant va alors utiliser sa figure d’attachement comme une base de sécurité. Lorsque son système d’attachement n’est pas activé, il s’élance vers l’exploration car il sait qu’en cas de besoin, il peut revenir vers sa figure d’attachement qui devient alors le havre de sécurité car elle apaise ses besoins d’attachement. Bowlby a appliqué la notion de modèle de travail aux concepts de Soi et de l’autre dans les situations qui activent le système d’attachement du sujet. Il a appelé ces modèles, les Modèles Internes Opérants (les MIOs). Il s’agit de représentations cognitivo-affectives, de schémas de Soi en relation avec chacune des figures importantes qui nous élèvent dans les contextes très précis qui activent notre système d’attachement. Ces MIOs sont l’organisation, sous forme de représentations, de l’histoire interactive des réponses des personnes significatives (celles qui élèvent l’enfant), aux besoins de protection et de réconfort. Ils intègrent également l’histoire du destin des actions de l’enfant pour obtenir ce réconfort (Main, et al., 1985). L’attitude du parent envers les émotions négatives exprimées par son enfant sera un point crucial pour le développement des modèles internes et en particulier de sentiment de valeur personnelle et d’impact lorsque l’on est en situation d’alarme ou de détresse. L’enfant construit un MIO par relation d’attachement. Ce n’est qu’au cours du développement que le sujet va construire des représentations générales de ce qu’il peut attendre des autres et de ce qu’il pense de lui – même en situations d’alarme et de détresse – et des représentations liées aux relations spécifiques. Les MIOs construits initialement peuvent être revisités sous forme de nouvelles constructions mais ils ne sont pas effacés. Ils peuvent être réactivés dès que le niveau de stress auquel est exposé le sujet devient trop intense (Mikulincer et Shaver, 2009) Lorsqu’il y a un lien d’attachement sécure, l’enfant construit un modèle de celui qui l’élève comme digne de confiance, accessible et disponible ; et parce qu’il a expérimenté ce modèle, il construit aussi progressivement un modèle complémentaire de Soi comme digne d’intérêt et ayant de la valeur même dans les situations de vulnérabilité, d’alarme, et d’émotions négatives au sens large La théorie de l’attachement apporte donc un éclairage développemental particulièrement novateur à la question de ce que le petit intègre ou non dans son Soi. Ce qui constitue notre Soi sera ce qui aura été accepté, validé et rendu intégrable par ceux qui nous élèvent. Aux stades très précoces du développement, ce qui est « rejeté » par un bébé n’est pas ce qui lui semble bien ou pas bien, « en valeur absolue » – ce qui sera effectivement le cas plus tardivement – mais ce qui correspond aux règles que le bébé a inférées des comportements de ses parents. Ce qui est rejeté, dans ces premières années, c’est ce qui a entraîné des réactions telles de ceux qui l’élèvent, que l’enfant n’a eu comme choix, du fait de sa dépendance absolue, que de renoncer à ou de désavouer ce qui a entraîné de telles réactions. C’est donc le recours libre au safe heaven (le havre de sécurité), le versant attachement du concept de base de sécurité au cœur de la théorie de l’attachement, qui participe à la construction de cette estime de soi relationnelle et émotionnelle. Extrait de l'article "Les racines de l'estime de soi : apports de la théorie de l'attachement" de Nicole Guédeney. |
|
Lavernerie - 350 Route de Peyrole
81310 Parisot Tarn, France |
Fixe: 05 63 41 33 71
Mobile: 06 11 98 06 16 |
elisabeth-bazin.fr , Copyright © 2019, Tout droits réservés
|