Faut-il renoncer au courage, cette vertu secondaire dont beaucoup font usage à tort et à travers, quitte à mieux soumettre ou se soumettre ? On a presque envie de s’abandonner à la lâcheté face à ces injonctions au bon courage. Presque. Ce qu’est le courage véritable : ni viril, ni paranoïaque, mais centré sur une affirmation simple de soi. Propos de Pierre Zaoui dans la revue Vacarme sur le courage. Il faut, en effet, avoir un grain de folie. Ces personnes sont, en un mot, de véritables inventeurs dans leur domaine. Ils ont su penser et agir par eux-mêmes et trouver (« Je ne cherche pas, je trouve », disait Picasso) des trésors nouveaux et ne se sont pas laissés embourber dans ce que E. Canetti (1960) appelait « la masse stagnante ». On peut les appeler marginaux, déviants, étrangers (comme l’écrivait Simmel) ou dissidents. Le nom importe peu, ce qui est essentiel, c’est qu’ils font se lever un vent nouveau et salubre. Propos d' Eugène Enriquez. Accompagner les malades après l'annonce d'une maladie grave.
La crise existentielle qui éclate après l'annonce, les moments d’incertitude qui bousculent, le sentiment de finitude de vie qui bondit et l’effroi de la récidive de la maladie bâtissent les épreuves qui s’érigent devant la personne nouvellement malade. Celle-ci touche parfois un paradoxe puisque la mise en péril de l’existence réveille la volonté d’en jouir. Devant une vie qui s’accélère vers la mort, le patient est mû par la quête de sens, l’entreprise de projets nouveaux et l’appropriation de valeurs inédites. Il est du ressort des infirmières d’accompagner le patient dans ce tumulte. Des auteurs ont d’ailleurs appuyé ce constat en pointant qu’un des besoins des malades souffrant d’un cancer était celui d’échanger avec les professionnels de la santé sur leurs craintes existentielles. Les minutes de l’existence qui s’égrainent, l’inconstance de la destinée et l’équilibre familial troublé, composent des thématiques que les patients auraient voulu approfondir avec les infirmières. Pour certifier un accompagnement compétent, il importe que les soignants plongent à leur tour dans leurs interpellations existentielles en interrogeant leurs croyances pour accueillir ainsi la tristesse, la colère ou la frustration des sujets malades. Extrait d'un texte écrit par Gora da Rocha, Pauline Roos, Mata Shaha. |
AuteurElisabeth BAZIN, Archives
February 2025
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