"On voudrait être un baume versé sur tant de plaies. " Etty Hillesum, Une vie bouleversée, Points Seuil, 1995, p. 246. Le souhait ultime du journal d’Etty Hillesum nous arrive, par son existence même, comme un réconfort du fond de l’abîme. Au delà d’un constat sur l’existence du malheur, ce souhait témoigne à la fois d’une sensibilité à la souffrance et du souci d’y apporter soulagement. La compassion nous apparaît à travers ces quelques mots comme le souci d’autrui dans un monde blessé, comme un affect qui fait agir. Elle s’inscrit dans cette « dialectique de l’action et de l’affection », qui contribue, selon Ricœur, à définir l’éthique Paul Ricœur, Soi-même comme un autre (SMCA), Seuil, 1991,… Si la compassion peut être comptée au registre des affects moraux, il faut s’interroger sur les conditions qui la font passer de l’émotion à l’action. En poursuivant la tâche d’une « phénoménologie du soi affecté par l’autre que soi SMCA, p. 382.», l’attitude éthique que fait apparaître la compassion est la relation. Si la compassion est un affect, elle n’est pas simplement une passivité, elle est une capacité qui révèle des capacités : affect suscité par autrui, elle vise la relation, se met dans les actes. Cet affect nous met dans une proximité singulière avec la souffrance d’autrui – souffrance inatteignable. Les secrets en général et les secrets de famille sont liés à des problèmes de transmission, et de secrets sur la transmission de liens familiaux. L’être humain naît dans une famille qui lui transmet un héritage conscient et inconscient comprenant des missions, des loyautés familiales visibles ou invisibles, des loyautés de clan, culturelles, religieuses, nationales. Tout individu est imprégné, qu’il le veuille ou non, qu’il le sache ou non, de ces liens et habitus de loyautés familiales, des traumas et traumatismes , des deuils non-faits de sa famille, etc. Une empreinte se crée ainsi, de façon très précoce. Elle restera en mémoire – et en mémoire corporelle. Mais, pour que les faits et les sentiments soient réellement accessibles et compréhensibles aux descendants, il faudra non seulement une clé, mais aussi une contre-clé ; en effet, lorsque durant l’enfance, on n’a pas construit de sécurité de base, il sera souvent utile d’entreprendre ultérieurement un travail de reconstruction en psychothérapie transgénérationnelle, en psychogénéalogie clinique, sociologie clinique, voire psychanalyse, et d’y ajouter des recherches d’archives pour tout vérifier et re-vérifier. L’homme est un être d’interaction, et comme l’a découvert et nommé Moreno (1965), il baigne dans un co-conscient et un co-inconscient familial et groupal, auxquels nous pouvons adjoindre une transmission familiale transgénérationnelle inconsciente qui se manifeste au travers de ses angoisses, cauchemars, actes manqués, accidents, etc. – souvent à des dates répétitives marquantes. Comme on le sait depuis la publication posthume des travaux de recherches de Georges Herbert Mead (1934) sur le rôle, et ceux de Moreno (1934/1954), l’homme non seulement ne vit pas seul, mais il est toujours en rôle et en interaction avec d’autres. L’homme est ce qu’il est dans le regard d’autrui, tel qu’autrui le reconnaît - ou ne le reconnaît pas - comme personne, adulte, indépendant et ayant une vie propre, qu’il s’agisse d’un enfant, d’un soi-disant adulte, d’un malade, d’un handicapé, d’une personne de couleur, d’une personne âgée, d’une femme, d’un « bâtard », d’un enfant trouvé-adopté, d’un étranger de pays pauvre, d’un ancien bagnard... Il faudrait bien comprendre ce qu’implique pour le développement de chacun, le fait d’être considéré par autrui comme une personne à part entière, ou comme une non-personne. Nous avons appris grâce aux travaux de Konrad Lorenz (1989) sur les oies cendrées, que l’oisillon prend pour mère ce qui bouge devant lui quand il éclot de son œuf ; de même, le nourrisson humain s’attache à qui le nourrit et s’occupe de lui lorsqu’il sort du sein de sa mère : il y a empreinte « corpo- kinésique-visuelle » et «ancrage». Cet ancrage est une empreinte et aussi un ancrage interactif (cf. Cyrulnik, 1989 ; Lebovici, 1998 ; Ancelin Schützenberger, 1993) qui inclut toute l’histoire et l’arbre de vie parental (génosociogramme). Nous distinguons actuellement plusieurs formes de transmissions :
par Anne Ancelin Schutzenberger La dureté du monde, les relations conflictuelles sont susceptibles d’altérer profondément l’estime de soi. De plus, le regard que l’on porte sur soi est souvent cruel et sans pitié. Avoir une bonne estime de soi, c’est avant tout apprendre à s’accepter tel que l’on est, avec nos qualités et nos défauts. Le succès se construit de l’intérieur vers l’extérieur. Prendre conscience de son image, abandonner les préjugés sur soi, se forger une vision positive de soi pour avancer en confiance, sans crainte du rejet ou de l’échec c'est : Faire la part des choses, relativiser. Être objectif et se voir tel que l’on est. Valoriser ses qualités et cultiver ses talents. Se sentir plus libre, dire « Je ». Améliorer ses relations interpersonnelles. Renforcer sa capacité de résilience. |
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