La psychothérapie vise à soulager la souffrance et la peine humaines. Nous rencontrons dans nos consultations des individus tourmentés par la douleur, le chagrin, le désespoir, la peur et la haine. Nos cabinets sont les lieux sacrés de notre époque, où les gens peuvent décharger leur peine et leur misère afin de guérir leur âme. Bien que les manuels de psychothérapie la dépeignent comme une profession scientifique, sujette à des réglementations et des procédures type, semblable à la profession médicale, la réalité de la rencontre thérapeutique raconte une tout autre histoire. Derrière les techniques et les formulations précises de tout modèle psychothérapeutique, le dispositif technique et les protocoles des manuels, il y a la rencontre entre deux êtres humains. Ce qui se déploie dans cette rencontre est le tissu du processus thérapeutique. Le psychothérapeute est le thérapeute de la psyché? psyché est le mot grec pour «?âme?» et donc un psychothérapeute (de quelque orientation qu’il soit) est un thérapeute de l’âme. Les médecins traitent le corps et soignent les maladies?; les psychothérapeutes guérissent l’âme. Cependant, qu’est-ce qu’une âme qui a besoin de guérison?? Qu’est-ce qui cause la souffrance et la blessure de l’âme?? Chaque modèle thérapeutique offre des réponses différentes. Les approches cognitivo-comportementales, par exemple, répondraient que les pensées dysfonctionnelles sont la source principale de la souffrance de l’individu et, qu’en remédiant à ces pensées, vous guérissez l’âme. Les approches psychodynamiques, de leur côté, donnent des explications plus complexes, impliquant des besoins et désirs inconscients ainsi qu’une multitude de mécanismes de défense. Carl Rogers dirait que c’est le manque de regard positif inconditionnel envers soi-même qui en fin de compte cause l’inadaptation psychologique. Et ces explications très différentes engendrent naturellement des interventions et traitements très différents. Cependant, au travers de cette grande diversité de concepts, de théories et d’explications de la détresse psychologique, il est possible de voir une vérité sous-jacente qui leur est commune et les imprègne toutes. Il semble que ce qui sous-tend tout processus thérapeutique c’est la réunion d’une personne qui souffre et cherche du réconfort auprès d’une autre personne qui offre sa sollicitude, son attention et sa présence pour la durée de la rencontre. Carl Rogers semble avoir compris ce caractère essentiel commun à toutes les orientations thérapeutiques lorsqu’il suggéra six conditions de base pour favoriser le changement thérapeutique indépendamment du modèle thérapeutique utilisé (Rogers, 1957). Il fut vivement critiqué pour cette assertion qui semblait très simpliste et trop généralisante. Quid des particularités des problèmes, de la situation et du contexte du client? Comment seules six conditions pourraient-elles correspondre à tout et tous et rendre compte de tout ce qui est important dans une rencontre thérapeutique? Selon ma compréhension, Rogers proposait une sorte de métaphysique de la psychothérapie. Les six conditions du changement thérapeutique sont comme les «?monades?», constituants invisibles et élémentaires de la rencontre thérapeutique. Elles sont l’essence, le cœur, la substance dont est faite la rencontre thérapeutique. Et, disait Rogers, lorsque la substance élémentaire est présente, une guérison profonde se produit. Extrait d'un texte de Elisabeth Freire, Le pouvoir de guérison de l'amour de soi.
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Pour Boszormenyi-Nagy, « l’enfant choisi pour ce rôle est habituellement celui qui a montré le plus de capacité à éprouver de l’empathie avec les besoins de ses parents » (Boszormenyi-Nagy, 1965, p. 103). Le processus ne naît pas par hasard, il existe une rencontre entre un parent et un enfant.
Jurkovic (1997) pose la question de l’existence dans le développement de l’enfant de caractéristiques précoces susceptibles d’accroître sa vulnérabilité à une parentification destructrice, de même que son inclination à y prendre une part active. Il identifie les trois variables suivantes : le tempérament, le comportement d’attachement ainsi que la capacité à prendre soin. En matière de tempérament, il évoque une timidité chez les enfants parentifiés qui les orienteraient davantage vers l’intérieur que vers l’extérieur de la cellule familiale… Il y a le silence des enfants et le silence des adultes. On en voit les dégâts tous les jours. Cette façon que les grandes personnes ont de penser protéger les enfants en faisant silence sur des choses parfois extrêmement importantes : la naissance d’autres enfants, le père qui n’est pas leur père… Dans les histoires d’adoption, on répète tellement qu’il faut en parler qu’en général, les parents le disent, mais le silence se porte ailleurs, tout aussi ravageant, sur son histoire avant son adoption. Il ne faut jamais oublier qu’avant l’adoption, il y a eu abandon, c’est une marque qui restera toujours indélébile. Il y a son histoire, mais il y a aussi celle des parents avant qu’ils ne l’adoptent… On peut être très bavard et extrêmement silencieux. Il y a des familles où les parents n’arrêtent pas de parler, mais pas toujours pour dire des choses qui permettraient à l’enfant de s’y repérer et de se construire, parfois même pour dire des choses qui ne sont pas vraies. Parler pour parler, systématiquement, sans même s’adresser à l’enfant, c’est du remplissage, du bruit. Un bruit comme peut faire le silence à certain moment, un bruit assourdissant… Extrait du livre de Catherine Mathelin "Il y a le silence des enfants et le silence des adultes. |
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