Malheureux l'homme qui ne sait pas qu'il possède deux grands trésors à l'intérieur de lui-même: la clarté de l'esprit, qui peut le rendre libre, et la bonté du coeur, qui peut le rendre heureux;
Malheureux l'homme qui mène une existence semblable à celle des bêtes, enchaîné à ses instincts et seulement préoccupé des soucis matériels de la vie. Alice Miller à écrit dans " l'enfant sous terreur" :
On pourrait déduire de ce que j’ai dit jusqu’ici que Flaubert et Beckett n’auraient pas écrit les deux récits que j’ai cités, s’ils avaient été pleinement conscients de retracer leur propre destin. C’est ce qui fait dire à certains, non sans cruauté : « Heureusement, tous les grands auteurs ont eu une enfance difficile, sinon nous n’aurions pas aujourd’hui ces oeuvres admirables. » Pour ma part, je pense simplement que ces auteurs auraient écrit autre chose, qui aurait pu être tout aussi fort, pourvu que ce soit issu de l’inconscient. L’inconscient est infini, il est pareil à un océan, et dans l’analyse nous en prélevons tout au plus un verre d’eau, juste la partie qui a rendu la personne malade. Un grand artiste puisera d’autant plus librement dans cette mer qu’il n’a pas besoin d’avoir peur de s’empoisonner avec ce verre. Il sera libre d’essayer différents itinéraires, de se redécouvrir toujours, comme on peut le voir par exemple avec la vie et l’oeuvre de Pablo Picasso. On pourrait en trouver l’illustration contraire chez Salvador Dali, qui est incontestablement un grand peintre mais qui, un peu comme Samuel Beckett, a dû s’occuper toute sa vie de la menace du verre empoisonné. Ce que je dis là n’a rien à voir avec un jugement de valeur ; je parle simplement du drame personnel de l’artiste. Le verre est tout petit par rapport à l’océan. Mais si nous nous représentons l’homme de la taille d’une fourmi dans ce contexte, le verre peut aussi apparaître comme un océan. Contrairement à l'idée reçue, la faute séculaire des puissances européennes n'est pas d'avoir voulu imposer leurs valeurs au reste du monde, mais très exactement l'inverse : d'avoir constamment renoncé à respecter leurs propres valeurs dans leurs rapports avec les peuples dominés. Tant qu'on n'aura pas levé cette équivoque, on courra le risque de retomber dans les mêmes travers. La première de ces valeurs, c'est l'universalité, à savoir que l'humanité est une. Diverse, mais une. De ce fait, c'est une faute impardonnable que de transiger sur les principes fondamentaux sous l'éternel prétexte que les autres ne seraient pas prêts à les adopter. Il n'y a pas des droits de l'homme pour l'Europe, et d'autres droits de l'homme pour l'Afrique, l'Asie, ou pour le monde musulman. Aucun peuple sur terre n'est fait pour l'esclavage, pour la tyrannie, pour l'arbitraire, pour l'ignorance, pour l'obscurantisme, ni pour l'asservissement des femmes. Chaque fois que l'on néglige cette vérité de base, on trahit l'humanité, et on se trahit soi-même. |
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