Je viens de terminer l'entretien d'une personne travaillant avec des personnes porteuses d'handicap et cet extrait d' Albert Ciccone dans "Le psychologue clinicien dans le champs du handicap" m'est revenu à l'esprit.
"Je disais que le psychologue clinicien se penche sur la souffrance psychique, la subjectivité du sujet. On sait que le terme clinique fait référence à l’approche du sujet au chevet de son lit, car c’est un sujet incliné ( Le verbe klino en grec signifie changer de position) en position de fragilité. Mais la position inclinée est aussi et surtout celle du clinicien lui-même, qui se penche sur le sujet en souffrance, s’approche de sa subjectivité. Et cela le conduit à se trouver de fait dans une position d’humilité, d’instabilité, d’inconfort : la position clinique est ainsi d’abord une position d’humilité. Cela est vrai d’ailleurs pour tout savant, tout scientifique, tout chercheur, tout expert. Ce que connaît d’abord et avant tout un expert, un savant, un scientifique, c’est l’étendue de son ignorance. La position clinique est donc nécessairement une position de doute, d’incertitude. Un éminent professeur d’éthique disait que la meilleure définition de cette dernière est celle qui consiste à dire que l’éthique c’est la culture du doute. On peut ainsi dire que la position clinique est une position éthique, une position de doute philosophique, pour reprendre les termes de Bion (qu’il appliquait à la psychanalyse). Je rappelle cela car le handicap nous oblige à nous confronter à notre impuissance, nous rappelle l’humilité à laquelle nous ne pouvons échapper."
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AuteurElisabeth BAZIN, Archives
April 2025
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