Accepter

Un traumatisme selon le Vocabulaire de Psychanalyse « est un événement de la vie d’un sujet qui se définit par son intensité, par l’incapacité où se trouve le sujet d’y répondre adéquatement, par le bouleversement et les effets pathogènes et durables qu’il provoque dans l’organisation psychique ».
L’usage de ce terme renvoie à une forme de collision entre événement et expérience (soulignant l’importance du « terrain » sur lequel se greffe l’expérience) qui crée une irruption d’un fragment du monde extérieur associé à une notion d’impact qui va mettre violemment en cause l’intégrité bio-psychique ou psychosomatique de la personne qui en est la cible :

• Un événement a eu lieu (le choc). Un choc comporte en général deux phases. Le choc et le contre-choc.
• L’individu l’a vécu directement ou non .
• L’événement en question est imprévisible et intense. C’est-à-dire qu’il peut être choquant et/ou traumatisant pour n’importe qui. Il s’agit de comprendre qu’un témoin peut être tout aussi atteint psychologiquement.

Et cet individu se trouve dans l’incapacité de répondre adéquatement à cette situation, il ne peut s’adapter, c’est-à-dire que son organisme réagit aux transformations du milieu et devrait rétablir l’équilibre par des réactions adaptatives. Quand on parle de syndrome général d’adaptation en psychologie, deux mécanismes entrent en jeu : l’un hormonal, l’autre nerveux.

Il développe donc ce qu’on appelle un stress.
Nous parlons ici de stress négatif lié à la détresse et manifesté par une tension psychique et/ou émotionnelle à cause de la douleur, l’anxiété, l’inquiétude, le choc. Le stress positif étant l’eustress, un état plutôt agréable et parfois euphorique.
L’état de stress n’a rien d’« imaginaire » (dans le sens d’une minimisation malencontreuse dans des petites phrases comme : « c’est psychologique », sous-entendu, cela ne serait pas grave…).
Car les effets biologiques sont bien palpables comme le montrent notamment des analyses de la sérotonine qui « s’affole » et donne lieu à des symptômes dépressifs et/ou la noradrénaline marqueur de l’hyperactivité du sujet traumatisé.
La peur, une situation de stress, peuvent même endommager une partie du cerveau, l’hippocampe, ce qui montrerait que le cerveau composé de tissus interagit avec le sujet psychiquement et physiquement. Ce qui est très intéressant, c’est qu’un IRM (imagerie par résonance magnétique) chez un patient souffrant d’un état de stress post-traumatique chronique peut tout à fait présenter un rétrécissement de son hippocampe.

• les effets du traumatisme sont durables : la personne va donc subir un processus de transformation qui prendra une coloration particulière en fonction de facteurs tels que le contexte socio-culturel, la personnalité et les événements antérieurs de la vie de la personne, la prise en compte de sa victimisation par les autres ou non…
• les effets ne sont pas forcément immédiats : En effet, un événement traumatogène susceptible de déclencher un traumatisme chez un individu exposé donne lieu à des symptômes immédiats ou différés.
  

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Extrait de "Retentissements psychologiques des traumatismes intentionnels et organisation générale des secours" par Hélène Rosay-Notz.