Hier un accompagnement m'a interpellé.
Une personne d'une quarantaine d'années, par une prise de conscience réalisé au cours du confinement, celle-ci met un éclairage sur la séparation définitive avec les proches. Dans la même journée, pendant un groupe d'analyse de pratique d'une crèche, l'équipe a parlé de l'angoisse de séparation. Et ce soir, en prenant un livre dans la pile de mon bureau, pour préparer ce post j'ouvre à la page 109 "Accueillir l'enfant entre 2 et 3 ans" de la collection Mille et un bébés et mes yeux lisent ceci : "Ainsi pour accepter l'absence, il faut que l'enfant ait pu être seul en présence de sa mère. L'exemple fourni par Martin et sa maman témoigne de ce paradoxe. Martin et sa maman sont accueillis pour la première fois en janvier 1998, l'enfant a un an. Le couple mère/enfant est particulièrement touchant, tous deux semblent tristes. Ils sont collés l'un à l'autre. Pendant des mois, la mère reste assise sur une chaise, son enfant sur les genoux. A 15 mois, l'enfant fait ses premiers pas. Il montre qu'il est difficile de s'éloigner de sa maman, il marche sur la pointe des pieds et sa maman le suit comme son ombre. La maman semble toutefois plus à l'aise avec les accueillantes. (...) En mai 2000, cela fait deux ans que Martin et sa maman viennent régulièrement au lieu d'accueil. L'enfant à 3 ans, il a fait des progrès psychomoteurs, il parle avec aisance. Il s'éloigne de sa mère, qui peut rester seule. C'est alors qu'elle va nous confier son histoire personnelle : à 18 ans, elle a tenté de se suicider et elle s'est ratée. Tout en restant en écoute de la mère, nous ne manquons pas de nous apercevoir que, pendant cette conversation, Martin joue en se laissant tomber sur les rouleaux. A cet instant, on peut penser qu'une séparation psychique s'opère entre eux. Les deux parties se jouent séparément : la maman parle de son désir de mort réelle, l'enfant symbolise la mort en la jouant. Il a saisi la dimension du jeu. Il convient de prendre acte de cette séparation; ce qu'il joue, lui, ce n'est pas ce que sa mère est en train de raconter. Peut-être avons nous pu soulager l'enfant, en l’allégeant de l'histoire de la mère." Avoir l'humilité de ce "peut être" est pour moi toute la délicatesse de nos métiers d'accompagnants.
2 Comments
Joëlle
11/11/2020 02:00:45 pm
L’ Humilité...belle qualité dont tu fais preuve ... « Peut-être » ... et si dans le doute , quand l’objectif sincère est pour du Positif ... Oser...Agir, ici en parlant, et surtout, en Écoutant la maman 🙏🙏🙏🙏🙏💓💓💓💓💓... Peut-être oui que cela a aidé l’enfant... c’est tellement super ... 💕💕💕💕💕💕... Cela ne lui aura fait aucun mal , cela c’est sûr !!!!
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Joëlle
11/11/2020 02:12:25 pm
Prise de Conscience de « Séparation » ... Douloureuse, parfois, mais , pour moi, nécessaire pour Avancer avec Soi même...
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