Nous avons pourtant oublié un aspect important de la fragilité, celui qui concerne la vulnérabilité, et parle aussi de tendresse, de tact et de délicatesse. Un proverbe arménien dit que la roche est très dure, l’arbre solide, l’animal parfois féroce, l’être humain fragile et que Dieu est ce qui existe de plus vulnérable… Ouverture non tellement à la transcendance, mais surtout à l’au-delà : au-delà de l’audible, du visible, de l’immédiat, et depuis Freud à l’inconscient. « Le Moi n’est pas maître dans sa maison. » Extrait de "Conscience et fragilité de Saverio Tomasella.
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Savoir savourer les choses agréables tout en intimité, en sensualité comme Françoise Héritier l'a fait dans son livre : Le sel de la vie. Cette petite histoire se déroule sur trois générations : à la première, un bébé naît. L’accouchement provoque le décès de la mère. Le père élève l’enfant en s’en débarrassant par intermittence. Il s’attache peu à cet enfant à qui il attribue inconsciemment la responsabilité de la mort de son épouse. À la seconde, le bébé devenu un homme se marie et donne lui-même naissance à un fils qu’il investit et dont il s’occupe. À la troisième, l’homme épouse une femme handicapée très exigeante quant à sa présence, capable de crises de rage très violentes s’il arrive un quart d’heure en retard. Pendant son analyse, l’homme prend conscience d’une très grande angoisse d’abandon. Il a choisi une femme dont, inconsciemment, le handicap constitue une garantie de « non-abandon » et dont les crises de rage le rassurent sur le fait qu’il est indispensable et qu’il ne sera pas abandonné. Il formule lui-même, au cours de son analyse, l’hypothèse que, parfois, il provoque les crises de rage pour vérifier que son épouse tient à lui et ne l’abandonnera pas. L’angoisse d’abandon manifestée à la troisième génération provient de l’abandon réel qui a eu lieu à la première et que le dernier homme de la lignée a reçu en héritage, au fil des interactions avec ses parents. Extrait de l'amour sous le signe du paradoxe : lien amoureux et maltraitance de Philippe Sieca dans le divan familial 2002. Vieillir ne signifie pas ne plus rien faire, ne plus rien créer, ne plus avancer.
Bien au contraire, la vieillesse offre un recul face au monde, de nouvelles prises de position et une subjectivité bien plus grande. Il est plus simple de « se mettre à la place de » quand on l’a vécu. Pilier de la création, cette capacité à comprendre l’autre et le monde s’acquiert bien avec l’expérience. De nombreux d’artistes, de scientifiques ou de chefs d’entreprise ayant réussi une fois la cinquantaine passée. Vieillir permet d’aborder les problèmes différemment, d’être force de proposition et de faire preuve de capacités d’adaptation sociale bien plus importantes. Une fois âgées, la plupart des personnes témoignent d’une joie particulière au quotidien, d’un rayonnement béat qui fait afficher un sourire à tous leurs proches. Cette relation de symbiose est considérée comme normale entre une mère et son bébé et va s’arrêter dès lors que le bébé va prendre conscience de sa propre existence.
Quand elle perdure à l’âge adulte, la relation devient malsaine car elle se construit et s’autoalimente avec des jeux psychologiques. |
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