Bien être vu par l'enfant

Recherche :
Ce que les enfants entendent par bien-être...
... et les leçons à en tirer pour la définition d’indicateurs de bien-être.
Cette étude a été faite en 2009 par OEJAJ (observatoire de l'enfance et de la jeunesse et de l'aide à la jeunesse)
​Le témoignage d’enfants sur leur conception et leur compréhension du bien-être. Une recherche qualitative menée auprès de 64 enfants de 6 à 15 ans.
La notion d’indicateurs de bien-être de l’enfant (IBE) a acquis ces derniers temps une nouvelle actualité dans les débats sur les politiques publiques en matière d’enfance en Europe.
Cette actualité résulte d’un certain nombre d’évolutions et de changements de perspectives qui sont autant de recadrages et d’élargissements de la notion de bien-être de l’enfant qui, prenant appui sur la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, débouchent sur une vision multidimensionnelle du bien-être de l’enfant, couvrant des domaines variés (situation matérielle, santé, ...) et intégrant des aspects tant « objectifs » que subjectifs de ses conditions d’existence.
Dans le droit fil de ces préoccupations, l’OEJAJ a commandité en 2008 une recherche visant à mieux cerner la manière dont les enfants comprennent la notion de bien-être.
Cette recherche avait pour objet :

• de recueillir le témoignage d’enfants sur leur conception et leur compréhension du bien-être ;
• d’atteindre la perspective propre de l’enfant en minimisant l’impact des a priori et références des adultes ;
• d’approcher l’enfant comme un interlocuteur compétent susceptible, dans les conditions appropriées, d’enrichir la définition du bien-être par sa vision propre des choses.

Au total, 64 enfants de 6 à 15 ans, choisis de manière à assurer une grande diversité de profils, ont été interrogés : une première fois, individuellement ou par paires, puis à deux reprises en petits groupes de 5.
Six catégories de contenus se dégagent des propos recueillis :

• les niveaux de bien-être ;
• les « situations » de bien-être ;
• les vécus et les états émotionnels associés au bien-être ;
• les facteurs ou déterminants de bien-être c’est-à-dire ce que les enfants identifient comme les causes ou les origines du bien-être ;
• les actions et les interactions liées au bien-être ;
• les supports et ressources du bien-être.

L’analyse a permis d’identifier cinq dimensions clés :

1. La disponibilité positive. Il s’agit de la possibilité de vivre une vie d’enfant adaptée au stade de développement dans lequel l’enfant se trouve, liée au fait qu’aucun facteur matériel ou moral (peur ou angoisse) ne détruise la possibilité subjective qu’a l’enfant de bénéficier de ses droits au sens de la Déclaration des Droits de l’Enfant.
2. Le bien-être « reçu ». Le bien-être reçu, c’est le bien-être qui vient tout seul sans que l’enfant doive faire quoi que ce soit pour le provoquer.
3. Le bien-être culturel et social. Il nécessite à la fois un cadre de référence et une démarche de l’enfant. Cette dimension a trait au fait de trouver une place (un rôle, un statut) au sein d’un groupe social plus ou moins structuré.
4. Le bien-être psychologique et moral, a trait au fait de se sentir bien avec soi-même, d’être à l’aise (voire fier) de ce que l’on est et de ce qu’on veut devenir.
5. Le droit d’exprimer sa propre vision des choses et de revendiquer ce à quoi on estime avoir droit. Autrement dit, le droit d’avoir un impact non seulement sur les éléments matériels mais aussi sur les règles instituées, voire même sur les principes de légitimité des règles instituées.