L’enfant idéal n’existe pas car il n’est que l’apparence derrière laquelle gît une autre exigence démesurée : revivre avec un enfant issu de soi, la relation idéale, que l’on n’a pas connue mais dont on garde la nostalgie, avec une mère elle-même idéale. L’enfant ainsi attendu n’a pas besoin d’être doté de toutes les perfections, il lui suffit d’exister, du moins c’est ce que l’on croit. Il sera ainsi le support et le destinataire voire le bénéficiaire de tout cet amour que les parents ont eu, de celui qui leur a fait défaut, de celui qu’ils auraient pu recevoir si les circonstances ne s’y étaient opposées ou même de celui qu’ils n’ont su ni voir ni recevoir. Aussi la demande des parents, c’est d’abord à l’enfant qu’elle s’adresse : demande d’être vivant avant tout, mais aussi demande d’être tel que ce rêve de cette relation puisse se réaliser et qu’ils puissent, par sa personne interposée, en bénéficier simultanément comme parent et comme enfant. Comment faudrait-il que l’enfant soit pour répondre à un tel programme ? À cette question, il faut plutôt en substituer une autre : cette relation étant posée comme potentiellement réalisée dans le désir d’enfant lui-même, que faut-il qu’il y ait pour la mettre en échec et en dévoiler la nature idéalisante, c’est-à-dire défensive et illusoire ? Extrait de "L'enfant idéal n'existe pas" de Sophie De Mijolla-Mellor
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AuteurElisabeth BAZIN, Archives
February 2025
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