Pas besoin d’abus graves pour perturber le développement cérébral d’un enfant : ceux qui ont grandi dans un environnement « brutal », sans forcément être violent, connaissent aussi des troubles anxieux et leur cerveau est plus petit que la moyenne.
Être parent n’est pas toujours une partie de plaisir. Entre les nuits écourtées à cause des pleurs, les réunions Zoom passées à changer des couches (coucou le confinement) et la préparation des repas matin, midi et soir, notre patience est tous les jours mise à rude épreuve. Si bien que parfois, il peut arriver de craquer et de hurler sur notre progéniture. Si cet accès de colère est compréhensible (il n’y a pas de parents parfaits), une étude de l’Université de Cambridge révèle que le fait de déverser sa colère de façon répétée sur ses enfants (en criant, en secouant ou en frappant) peut avoir un impact sur le développement de leur cerveau à l’adolescence. Les chercheurs expliquent que, chez l’adolescent ayant grandi dans un climat plombé par les cris et la colère, les régions de l’amygdale et du cortex préfrontal (qui jouent un rôle clé dans la régulation des émotions et dans l’émergence de l’anxiété et de la dépression) étaient plus petites que celles des enfants élevés dans un environnement sain. Fait troublant, ce même phénomène est observé dans le cerveau des adolescents qui ont été victimes de traumatismes dans leur enfance, qu’il s’agisse d’abus sexuels, physiques ou émotionnels. « Je pense qu’il est important que les parents et la société réalisent qu’avoir recours à des pratiques parentales trop brutales et fréquentes peut altérer le développement d’un enfant, explique Sabrina Suffren, l’autrice principale de l’étude, dans un communiqué. Je parle ici de leur développement social et émotionnel, mais aussi du développement de leur cerveau. » Des constatations « importantes et nouvelles » Les chercheurs se sont basés sur des données provenant d’enfants suivis dès leur naissance au début des années 2000 par le Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale chez l’enfant (RARB) et l’Institut de la statistique du Québec. Dans le cadre de cette enquête, les pratiques parentales et les niveaux d’anxiété des enfants ont été évalués chaque année pour les enfants entre l’âge de 2 et 9 ans. Les données recueillies ont ensuite été utilisées et ont permis de diviser les enfants par groupes en fonction de leur exposition, faible ou élevée, à des pratiques parentales dures et répétées. Sabrina Suffren et son équipe ont ensuite évalué les niveaux d’anxiété des enfants et effectué des IRM sur ceux âgés entre 12 et 16 ans. Chez les plus exposés à la colère dans leur foyer, les zones du cerveau citées plus haut étaient plus petites. En résulte des risques d’anxiété et de dépression à l’adolescence ou à l’âge adulte. « Ces constations sont à la fois importantes et nouvelles, affirme Sabrina Suffren. C’est la première fois que des pratiques parentales qui ne peuvent pas être qualifiées d’abus graves sont liées à une diminution de la taille de certaines structures du cerveau, de la même manière que les victimes d’abus sérieux. » Article écrit par J. Mothu dans la revue Neon
1 Comment
Joëlle
4/3/2021 04:55:27 am
La violence des mots ... l’intonation...les cris ...sont tout aussi destructeurs que la violence par les coups 😰😰😰😰😰...et vous marquent à Vie ... rien n’est anodin ... s’isoler pour prendre un peu de recul peut être parfois une très bonne chose ...pas de solution miracle ... être parent est merveilleux... penser qu’il n’y a pas de parent parfait...juste des parents aimants tellement plus important !!!!!💓💓💓💓💓💕💕💕💕💕❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️💭💭💭💭💭🐢
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AuteurElisabeth BAZIN, Archives
March 2025
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