Chez les sociologues, François de Singly a salué, avec la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, la reconnaissance de l’enfant comme une personne « à part entière » tandis que sur un autre registre le pédopsychiatre Daniel Marcelli, accusant mai 1968, qui aurait tué le père et la Loi de 1970, qui a supprimé la puissance paternelle, alertait sur le danger d’ériger l’enfant en chef de famille. Malgré leurs divergences, l’un et l’autre se retrouvent pour noter que c’est bien l’enfant qui joue désormais le rôle de pivot dans la famille. Face aux transformations sociales et économiques du mode de vie des Français, et en particulier à l’apparition de formes nouvelles de vie en commun, la loi s’est adaptée à la diversité, laissant en quelque sorte à chacun la possibilité de « choisir son droit » en application d’un pluralisme juridique dont le doyen Jean Carbonnier, le fondateur de la sociologie juridique, s’était fait le théoricien. On assisterait ainsi, selon de nombreux juristes , à une sorte de « redéploiement stratégique ». Persuadé qu’il ne peut plus imposer aux membres de la société ses choix en matière d’organisation familiale, le législateur concentrerait ses efforts sur ce qu’il considère comme l’essentiel : une cellule familiale à composition variable certes, mais capable d’assurer l’éducation des enfants. S’opère donc un renversement de perspective : la famille n’est plus construite à partir du couple, mais à partir de l’enfant, celui-ci ouvrant des droits à ses parents (c’est l’enfant « à charge » du droit social et du droit fiscal), devenant le créancier de ses parents (c’est la responsabilité parentale que l’on tend à substituer à l’autorité parentale) ou étant promu sujet autonome de droits (c’est l’enfant entendu et défendu, l’enfant dont les droits propres sont déclarés). Dès lors, le droit peut s’accommoder de la pluralité. extrait de "l'enfant fondateur de la famille de Pierre Grelley.
0 Comments
Leave a Reply. |
|
Lavernerie - 350 Route de Peyrole
81310 Parisot Tarn, France |
Fixe: 05 63 41 33 71
Mobile: 06 11 98 06 16 |
elisabeth-bazin.fr , Copyright © 2019, Tout droits réservés
|